Je sors du travail vers 18h40 et je file prendre le métro pour aller à Chatelet. J'aime bien me balader dans Paris en fin de journée, avec le soleil qui éblouit et les feuilles des arbres qui vrillent dans l'air chaud de l'été.
Je fais un petit tour de soldes dans le quartier. Quelques dizaines de minutes plus tard, des achats dans mon sac, et un sandwich dans le ventre, je me dirige vers le lieu de ma soirée : Le Théâtre du Chatelet.

De loin je vois qu'il y a déjà foule devant et pourtant nous ne sommes qu'à une vingtaine de minutes du début de la représentation. Je décide alors d'y aller tout doucement, profitant encore de cette ambiance nonchalante de fin de journée. Une fois devant le théâtre, je me rends vite compte que la foule que j'apercevais au loin n'est en réalité pas composée comme je l'imaginais. Ce sont des gens qui cherchent des places pour le spectacle. Incroyable mais vrai ! Des dizaines et des dizaines de personnes portant des panneaux "cherche places". Je fends la foule armée de mon ticket qui me permettra, à moi, de pénétrer dans le théâtre, hihihi.

J'entre et me dirige vers les escaliers avant de me faire refouler parce que je n'ai pas le droit d'avoir plus d'un sac avec moi... Grr, pas envie de laisser 5€ au vestiaire, c'est le prix du pantacourt que je viens d'acheter ! Du coup je bourre tout dans mon sac Mary Poppins et me représente au pied des escaliers. Cette fois je passe. Je monte au premier étage, au niveau de la corbeille, et j'entre dans la salle. C'est beau, c'est grand, c'est rouge, c'est neuf ? Non lavé avec Mirlaine... haha. Bref, un ouvreur m'indique la place où je dois m'installer, juste derrière ce poteau, gloups... Je m'assois et finalement le poteau ne cache pas du tout la scène, j'ai un champ de vision totalement dégagé si le type devant moi ne penche pas la tête trop à gauche.

La sonnerie retentit, les lumières s'éteignent, le rideau se lève et la scène laisse apparaitre quelques danseurs, ceux de Alvin Ailey American Dance Theater.

Pour ce premier acte, nous avons droit à une chorégraphie de Béjart sur l'oiseau de feu (Stravinsky). Je n'ai jamais été fan du compositeur, mais la chorégraphie est magnifique et je me laisse emporter par les mouvements aériens des danseurs.


22 minutes plus tard, les lumières se rallument, c'est le premier entracte.
Pour le 2ème acte, changement d'époque, de décor, et de style musical. Cette fois-ci la compagnie présente un tableau années 60 chorégraphié par Faison (jamais entendu parler) sur des musiques d'Otis Redding.
Je n'ai pas trouvé de vidéo à inclure, mais il y en a une ici !

Et puis de nouveau un entracte avant la partie finale. Celle-ci est une création d'Alvin Ailey. Différents tableaux sur des musiques Negro Spiritual. Cette dernière partie est particulièrement émouvante. Il y a de la retenue, c'est lancinant. Il y a des duo, des solos, des ensembles superbes, et à la fin une explosion joyeuse avec costumes de style colonial et un public enjoué !


Le spectacle n'a duré qu'une minute, j'ai été transportée du début à la fin. Je n'arrête pas d'y penser, alors que je marche dans la chaleur de la nuit parisienne et en dévalant les escaliers qui me mènent vers le RER je me surprends à les descendre d'un pas léger et retenu telle une danseuse...

See you...

PS : Cette soirée m'a été offerte par mes amis pour mon anniversaire.